La narcose à l'azote souvent appelée l'ivresse des profondeurs est directement liée à la pression partielle d'azote, mais pourquoi ne faut-il pas dépasser une PpN2 de 5.6 bars
La narcose à l'azote souvent appelée l'ivresse des profondeurs est directement liée à la pression partielle d'azote, mais pourquoi ne faut-il pas dépasser une PpN2 de 5.6 bars
Table des matières
Introduction
L’eau exerçant une pression de 1bar tous les 10 mètres, plus un plongeur descend, plus la colonne d’eau au-dessus pèse sur lui et sur les éléments qu’il transporte dont les gaz.
L’augmentation de la pression ambiante engendre l’augmentation de la pression partielle de gaz (PpG) contenu dans le mélange, cette augmentation provoque des changements physiologiques sur notre organisme, ce qui occasionne des répercussions problématiques à des pressions élevées.
Je n’entrerai volontairement pas dans les détails, cette publication traite uniquement de la pression partielle d’azote (PpN2).
La pression partielle d'azote (PpN2)
L’azote a pour symbole chimique “N”, il est usuellement utilisé pour désigner le “N2” (diazote), c’est le constituant majoritaire de l’air que nous respirons comme le démontre l’image ci-dessous.
La narcose ou l'ivresse des profondeurs
On parle souvent du problème de narcose ou d’ivresse des profondeurs, cet effet est généré par l’augmentation de la pression partielle d’azote aux environs de 30m ce qui correspond à une pression partielle (PpN2) de 3.12 bars (voir tableau ci-dessous), ce phénomène touche tout le monde avec plus ou moins d’effets, cependant la narcose est certaine chez l’homme à partir de 60m ce qui corresponds à une (PpN2) de 5.46 bars.
L'effet narcotique est directement lié à la solubilité du gaz dans l'eau et les graisses
Profondeur | PpN2 (azote) | Remarques |
---|---|---|
30m | 3.12 bars | Début de la narcose pour certaines personnes |
50m | 4.68 bars | Narcose majeure (limite fixée par la norme CE) |
60m | 5.46 bars | Narcose incontestable |
61.9m | 5.60 bars | Limite maximale fixée par la législation française. (J'ai tenté de trouver cette information législative pour la Suisse, mais sans succès. Si l'un d'entre vous a cette information, elle est bienvenue) |
Le Capitaine Albert Richard Behnke Jr. de l’US Navy a étudié les effets narcotiques comparatifs de l’argon, de l’azote et de l’hélium sur l’organisme, l’exposition jusqu’à 10 atm. de l’air ou d’un mélange à 80% d’argon, 20% d’oxygène produit des effets narcotiques progressifs chez l’homme. Ces effets sont attribués aux gaz inertes dissous, l’azote, l’argon et l’hélium.
Respiré en concentration équivalente l’argon a environ deux fois l’effet narcotique de l’azote et il est deux fois plus soluble que l’azote dans l’eau et dans la graisse. Ce qui démontre que plus la solubilité dans l’eau, les graisses et la masse volumique du gaz est élevée, plus le gaz est narcotique.
L’hélium, en revanche, avec sa solubilité plus faible dans l’eau, les graisses et ayant une masse volumique plus basse, a des effets narcotiques négligeables par rapport à l’argon et l’azote.
En conclusion, l’effet sur le système nerveux central (SNS) semble dépendre principalement de la concentration totale du gaz dissous dans les tissus.
GAZ | EFFET NARCOTIQUE | Masse volumique à 1 bar (0m) | Masse volumique à 7 bar (60m) |
---|---|---|---|
Argon | +++++ | 1.78 | 12.46 |
Azote | ++ | 1.24 | 8.68 |
Hélium | - | 0.17 | 1.19 |
Azote (N2) : 5.46 bar + Oxygène (O2) : 1.47 bar + Autres gaz : 0.7 bar = 7 bars
Quels sont les effets de l'azote (N2) sur notre métabolisme ?
- Accident de décompression.
- Essoufflement.
- La Narcose, plus communément appelée l’ivresse des profondeurs, peut créer les effets suivants :
– Euphorie.
– Angoisse.
– Repli sur soi.
– Discours intérieur.
– Troubles de la vision et notamment vision à effet tunnel (le plongeur a l’impression de voir les choses au bout d’un tunnel).
– Disparition de la notion de durée.
– Sensation de dialogue intérieur, de solitude.
– Lecture répétée des instruments de plongée sans interprétation correcte.
– Retard de réaction, signes répétitifs.
- Migraine pendant et après la plongée.
- Fatigue après plongée.
En conclusion, la valeur maximale de pression partielle d’azote (PpN2) de 5.46 bars a été définie lors des tests de narcose en caisson hyperbare, cette pression correspond à 7 atm. (atmosphères) soit 60 mètres.
C’est la valeur maximale à laquelle nous “humains” sommes capables de résister.
Conclusion
Références
- Preliminary observations on the narcotic effect of xenon with a review of values for solubilities of gases in water and oil.S’ouvre dans un nouvel onglet
- 1940 Behnke, A. R. (1940). Some Physiological Considerations of Inhalation. Anaesthesia and Helium. Anaesthesia and Analgesia.S’ouvre dans un nouvel onglet
- 1938 Behnke, A. R. & Yarbrough, 0. D. (1938). Physiologic studies of helium. U.S. nav. med. Bull.S’ouvre dans un nouvel onglet
- 1939 Behnke, A. R. & Yarbrough, 0. D. (1939). Respiratory resistance, oil water solubility and mental effects of argon compared with helium and nitrogen. Amer. J. Physiol.S’ouvre dans un nouvel onglet
- Albert R. BehnkeS’ouvre dans un nouvel onglet
Références
- COMEX Compagnie Maritime d’ExpertisesS’ouvre dans un nouvel onglet
- HENRI-GERMAIN DELAUZE, UN PIONNIER DES GRANDES PROFONDEURSS’ouvre dans un nouvel onglet
- Le guide de la plongée Tek 3e édition par François BRUN et Pascal BERNABÉ (EAN13 : 9782741706632)S’ouvre dans un nouvel onglet
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